Poésie / Littérature / Photographie                                                            Catherine Ferrari

Poésie / Littérature / Photographie                                                            Catherine Ferrari

Page suspendue

 

Souviens-toi ce navire que nous prîmes un soir d’abandon et de couronnement

Le ciel se teinta d’un sortilège pourpre qui se pencha sur nous d’ivresses et de parfums.

Quelle sentinelle têtue je fus des lueurs et des chimères !

Il me semble parfois que tu puisses t’éteindre à jamais

Et mon regard s’abreuve en pleurant, là où vacille le doux carillon du soir

Piété ardente, ô cœur sauvage !

Toujours, tu reviens comme lave coulante de la colline en frissons

Soupirante mémoire qui ne rougit pas (sauf à tendre la tête au sang déjà flétri)

Un seul lys à nos pieds quand nous contemplons dans les eaux sombres ton visage qui revient

Je dois vous dire qu’on ne part pas : on suscite et on exalte

Nul n’en aurait rien su

Si ma reddition n’eut été en sommeil et nos rameaux ne portant plus

Non, je n’aurai plus courage de cet amour.