Poésie / Littérature / Photographie                                                            Catherine Ferrari

Poésie / Littérature / Photographie                                                            Catherine Ferrari

3 juin 2020

 

Tu as planté ton laurier dans la mauvaise terre.

Je pense à toi comme à un pays défait d’après-guerre, indigne et vide.

Je te vois t’agiter comme un pigeon enflé.

C’est amusant, tu brules, muet et vers le bas.

J’entends chanter les chardons sous la pierre et mes veines restent ouvertes. Intactes d'un sang rebelle et sauvage.

Quand partira la nef, tu me verras passer sous l’orage tumultueux et j’en puiserai tous les vers, les vers qui rendent ivre et fou.

Je trainerai le pas moqueur sous le pont des voix qui s’enfoncent et je tournerai ma chair dans l’eau neuve des prémices de l’amour, dans le nerf des pavots, sous l’œil avide et complice de quelques loups à l’affût.

Je les appelais jadis par leur nom mais cette année, la traversée de l’été m’a soufflé que les pièges sont rouillés.

Tout ça m’est bien égal, la foudre lira sur nos visages les non-dits et les vérités, et les vents continueront de souffler sur les nuages en fuite.