20 avril 2020
Je vis sous la voûte de la nuit la trace d’un oiseau rugissant.
J’y reconnus ton œil - provocant, obsédant, irritant -
À ses côtés, des tombeaux vides, des gouffres de feu
et la mer tout autour allait et venait.
L’oiseau dans sa course folle se posa un instant sur
des fêlures interdites et la lune se leva encore plus dense,
enserrant et dévorant l’oiseau rugissant.
Son chant survécut dans sa bouche pleine et blême.
Depuis lors, tombe, goutte à goutte, au matin, sa vie éternelle.
Ô oiseau rugissant qui n’est plus ! Que feras-tu à présent
du couteau qui, jadis, tortura mon cœur ?